L'accès à l'eau potable est l'un des principaux défis auxquels est confronté le district d'Amudat, dans la région de Karamoja. A travers ce projet, 2'400 personnes auront accès à l’eau potable.
Description
La pénurie de points d'eau et les longues distances à parcourir pour s'y rendre sont des problèmes majeurs pour la majorité des familles pauvres de la région d’Amudat. En moyenne, il faut entre une et deux heures aux membres d'un ménage pour se rendre à leur point d'eau, collecter de l'eau et rentrer chez eux. Pour éviter ces longs et fastidieux trajets, les habitants ont tendance à chercher l’eau dans des puits non protégés, ce qui les expose aux maladies liées à la consommation d’eau sale.
L'accès limité aux sources d'eau a en effet entraîné la propagation de maladies d'origine hydrique telles que la diarrhée et la typhoïde. Les enfants et les femmes sont les plus touchés par ces maladies.
Pour améliorer la santé de la population, FH Ouganda a foré quatre puits profonds dans les sous-comtés de Lokales et Karita, afin de donner l'accès à l'eau potable à plus de 2 400 personnes. FH a renforcé également la capacité des comités d'usagers de l'eau à exploiter et à entretenir durablement les nouvelles sources d'eau, afin d'en assurer le fonctionnement continu.
La communauté a été par ailleurs sensibilisée aux questions de santé, de nutrition, d’assainissement et d’hygiène. Des campagnes de promotion de l’hygiène ont été également menées dans les écoles.
Dans la même région, FH soutient également deux projets agricoles : Favoriser la transition agroécologique, Agroécologie et nutrition. Ainsi qu’un projet de santé (avec le soutien de la commune de Horn en Thurgovie) qui va permettre d’améliorer la prise en charge des patients du centre de santé de Karita.
Témoignage
Patricia, village de Lokayi, sous-comté de Lokales, région d’Amudat
« La pénurie d’eau était un fardeau. Chaque jour était une randonnée, souvent entreprise par les femmes et les enfants, vers des lieux éloignés et des sources d'eau parfois dangereuses. Nos enfants manquaient l'école et passaient leurs matinées à parcourir des kilomètres pour aller chercher de l'eau, souvent sale et qui nous rendait malades. Nous nous inquiétions constamment de savoir d'où viendrait la prochaine goutte, surtout pendant la saison sèche. Aujourd'hui, un sentiment de soulagement et de joie rayonne dans la communauté, grâce au nouveau puits qui a été construit. Nos enfants sont à l'école, ils apprennent et jouent. Nous avons le temps de nous occuper de nos jardins et de nos entreprises. Les maladies ont diminué. Ce puits, ce n'est pas seulement de l'eau ; c'est la vie, la santé, une nouvelle opportunité pour nous tous ! Le trajet autrefois difficile pour aller chercher de l'eau a été remplacé par une courte marche jusqu'à une source fiable. La communauté peut dorénavant se concentrer sur la construction d'un avenir meilleur ensemble. »
Michael, responsable local dans le sous-compté de Karita
« Je me souviens d'une époque où la défécation à l'air libre était une pratique courante et où les cours d'eau dont nous dépendions pour l'approvisionnement en eau étaient souvent contaminés, ce qui entraînait de fréquentes périodes de maladie, en particulier chez les enfants. Les campagnes, menées par des agents de santé locaux et des bénévoles de la communauté ont contribué à faire évoluer les mentalités. Des messages simples et réalistes ont été diffusés en faisant du porte-à-porte et en organisant des réunions communautaires pour expliquer le lien entre les pratiques d'hygiène et la santé. Au départ, certains étaient réfractaires au changement, mais la cohérence des messages et les améliorations visibles de la santé de ceux qui adoptaient les pratiques ont commencé à convaincre même les sceptiques. Aujourd'hui, davantage de ménages disposent de latrines, le lavage des mains avec du savon après avoir utilisé les toilettes et avant les repas est devenu la norme. La réduction des maladies d'origine hydrique constatée dans notre clinique locale témoigne de la réussite de ces efforts. La transformation ne s'est pas faite du jour au lendemain, mais les campagnes de sensibilisation soutenues ont fait leur effet.»
Résultats
Enfants pompant l'eau d'un puit nouvellement foré
Le projet AWAP a permis une amélioration significative de la santé dans le district d’Amudat, notamment grâce à la réduction de la prévalence des maladies hydriques, passée de 69 % à 48 %. Chez les enfants de moins de cinq ans, les cas de diarrhée ont chuté de 577 à 177.
Quatre nouveaux forages profonds ont été construits, donnant accès à l’eau potable à 2 400 personnes (575 ménages). Toutefois, des pannes sur d’autres pompes ont limité l’impact global. Pour pallier ces risques, deux comités de gestion ont été formés et sont pleinement fonctionnels pour assurer la maintenance des infrastructures.
En matière d’hygiène, 53 % des ménages de Karita utilisent désormais des installations sanitaires, contre 29 % auparavant. Des outils de creusement ont été fournis à 40 foyers vulnérables pour construire leurs latrines.
Enfin, plus de 5 300 personnes ont participé aux campagnes WASH, avec la formation de 60 activistes communautaires. Les actions dans les écoles et les campagnes de sensibilisation ont renforcé durablement les pratiques d’hygiène, touchant au total plus de 10 000 personnes.